Sécurité de la 5G : l’Europe présente sa boîte à outils, pas question d’évincer Huawei
L’Europe clarifie les choses concernant le déploiement de la 5G. Des recommandations, mais pas d’interdiction de Huawei.
Comme attendu, Thierry Breton, le commissaire européen au Numérique et ancien patron de France Télécom, a parlé ce mercredi de la boîte à outils, ou toolbox, concoctée par les États membres de l’Union européenne en coordination avec la Commission européenne, afin de guider les opérateurs télécoms et d’assurer la sécurisation des réseaux à l’heure de la 5G.
Deux recommandations ressortent plus que les autres. Il est ainsi demandé d’éviter les partenaires à risques, notamment pour les infrastructures et zones sensibles, et de diversifier autant que possible les fournisseurs d’équipements. La boîte à outils prévoit par ailleurs une plus grande exigence concernant la sécurité des réseaux mobiles, avec des contrôles réguliers. Il s’agit enfin, pour l’Europe, d’investir dans ses propres technologies.
Thierry Breton a rappelé à plusieurs reprises qu’il ne s’agit pas d’écarter un groupe en particulier et n’a pas évoqué le nom de Huawei. Le groupe chinois n’est donc pas écarté, malgré les pressions des USA qui évoquent une proximité avec Pékin et des risques d’espionnage. "On accepte tout le monde, mais on a des règles, claires et exigeantes", a-t-il déclaré lors de la présentation de la boîte à outils. Et d’ajouter : les règles ne reposent "que sur des critères objectifs et ne visent à exclure personne".
Pour autant, de telles directives vont dans le sens d’une dilution de la participation de Huawei. Rien d’étonnant cela dit avec un commissaire européen au Numérique ayant invité à privilégier des alternatives européennes pour assurer une indépendance de l’Europe dans des domaines stratégiques et ayant souligné être dans son rôle lorsqu’il oriente les opérateurs télécoms à choisir des solutions européennes.
Les États membres se sont engagés à mettre ces recommandations en application d’ici le 30 avril 2020 et à rendre un rapport d’ici le 30 juin suivant.