Fibre optique : un retard de déploiement d’1 million de lignes en 2020, la faute à la crise
Après avoir limité la casse pendant le confinement, la filière souhaite retrouver son rythme de croisière, à savoir 19 000 prises déployées par jour et même accélérer. Cela passera par la mise en oeuvre de plusieurs mesures. En attendant, les prévisions de déploiement sont largement revues à la baisse en 2020.
Quelle est l’ampleur réelle de l’impact de la crise sanitaire et du confinement sur le déploiement de la fibre ? A l’heure où pléthore d’observateurs s’interrogent, la fédération des professionnels de la filière dévoile les résultats de son étude d’impact Covid. Si l’activité maintenance des réseaux a été relativement préservée, la dynamique des déploiements dans le cadre du Plan France THD - le plus grand chantier de France de ces 10 dernières années - a subi un ralentissement brutal dès la seconde moitié du mois de mars et ce jusqu’à fin avril avec “un rythme de déploiement affecté à plus de moitié”, a récemment expliqué l’Arcep. L’activité a retrouvé à partir du 11 mai, plus de 70% de son niveau d’avant confinement, et devrait atteindre 90% d’ici septembre.
1 million de prises perdues pour le moment
Si 2020 devait être l’année de tous les records avec des prévisions à 5,3 millions de prises déployées contre 4,8 millions en 2019, "celles-ci ne devraient être que 4,3 millions", anticipe InfraNum. Autrement dit un retard d’1 million de prises dans le meilleur des scénarios, conséquence de plusieurs mois de retard par rapport aux objectifs de déploiements initiaux.
Objectif, accélérer sur le Plan THD et tenter de rattraper au maximum le retard
Pour rattraper le million de lignes qu’a coûté la crise, un calendrier sera mis en place afin d’entrer dans les clous en 2022, à savoir un territoire couvert à 100% en très haut débit dont 80% en fibre. "Un rattrapage partiel de ce retard est possible", assure de manière optimiste la fédération, à condition de mettre en oeuvre un grand nombre de mesures avec le concours de l’Etat, des collectivités locales et de l’ensemble des acteurs concernés. Fruit d’une étude confiée aux cabinets EY et Tactis dont les résultats ont été présentés ce 15 juin, 7 grands axes se dégagent afin de permettre une accélération de l’activité dans le cadre du Plan France Très Haut Débit et du New Deal Mobile. Après la reprise, l’heure est à la relance.
Faciliter les travaux, emplois, et soutien financier
Y figure notamment la nécessité de fluidifier les relations entre tous les acteurs et de faciliter les raccordements (AG de copropriété, base adresse nationale, supports aériens, pose en façade, etc.), mais aussi les travaux pendant la période estivale, sans compromettre l’attractivité touristique des territoires.
Autre axe suggéré, la mise en place d’actions « coup de poing » dès cet été "pour reconstituer l’outil de production nécessaire à la poursuite du déploiement fibre et au raccordement". Il s’agit ici d’encourager l’Etat à communiquer sur les opportunités d’emploi dans la filière et d’assurer des passerelles au travers de centres de formation opérationnels et des plateaux labellisés.
L’étude démontre aussi le besoin de soutenir financièrement les acteurs de la filière, et tout particulièrement les TPE/PME pour lesquels le maintien du niveau de trésorerie est à risque. Plusieurs mécanismes sortent du lot comme "une avance de phase sur les subventions de l’Etat aux collectivités de l’ordre de 200 millions €" ou encore le "renforcement des fonds propres des entreprises via un fond de filière". Ajouté à cela, le gel des pénalités de retard lié à la crise sanitaire.
Par ailleurs, reconnaître la filière comme « essentielle » comme l’eau et l’énergie pourrait permettre la poursuite des déploiements en cas d’un reconfinement, poursuit l’étude. de quoi renforcer les garanties pour assurer la continuité des actions de la filière en cas de nouvelle crise sanitaire.
Martinou
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L'autre énorme problème de la constitution de ce réseau gigantesque est que la matière première qui constitue ce réseau, la fibre, est fabriquée en Chine et qu'il existe depuis 2 ans une considérable pénurie. La Chine veut fournir prioritairement son propre territoire, les Etats-Unis ensuite, l'Asie et enfin l'Europe dont la France n'est pas en tête.
Cette pénurie devrait durer au moins jusqu'en 2025.
La France depuis Giscard a démantelé soigneusement toutes ses grosses industries (métallurgie, usines de matières première, construction, électronique, etc...) en raison non seulement de coûts de revient mais aussi pour casser la puissance des ouvriers regroupés dans la CGT et d'autres syndicats. Ils ont réussi à casser le PC mais ils ont détruits ce qui constituait une des plus grande richesse technologique que De Gaulle avait soutenue et protégée tout en maintenant notre indépendance vis à vis des Américains et des Russes.
Quel gâchis...