Mutualisation des réseaux d’Orange et Free : de nouveaux détails révélés
Un protocole d’accord a dores et déjà été signés entre Free et Orange. Le duo souhaite partager leur réseau dans les territoires ruraux afin de réduire les coûts dans des zones à faible densité de population et donc peu rentables.
Orange et Free, en route vers une nouvelle idylle. Un accord de partage du réseau des deux opérateurs en zone rurale est actuellement étudié par l’Arcep, il s’agit en réalité selon La Tribune d’un "accord de mutualisation passive". Plus concrètement, L’ex-trublion et l’ex-France Télécom désirent partager des pylônes ainsi que leurs coûts d’exploitation, en y installant leurs propres antennes. Coeur de cible de ce partenariat non-conclu pour le moment, la zone de déploiement prioritaire (ZDP) à savoir là où la couverture mobile est jugée mauvaise voire inexistante. D’après le régulateur, 18% de la population et 63% du territoire seraient concernés.
L’Arcep pousse Orange et Free à partager leurs réseaux en zone de déploiement prioritaire
Dans le cadre du New Deal, soit l’accord trouvé en janvier 2018 entre l’Etat et les opérateurs, Orange, Free, SFR et Bouygues sont dans l’obligation de consulter leur rivaux et sonder leur intérêt autour d’une mutualisation lorsqu’ils prévoient une implantation en ZDP. De quoi irriter au plus point Orange dont la stratégie de différenciation pouvait alors selon lui, être mise à mal. Finalement, l’Arcep a calmé le jeu en proposant aux acteurs de lever cette obligation dans le cas où un opérateur formulait une offre de mutualisation passive dans cette zone à un concurrent.
Une manière pour l’Arcep de pousser Orange à se rapprocher de Free, estime le quotidien. Les dernières déclarations de Sébastien Soriano, président du régulateur, semblent le confirmer : « Il y a une véritable asymétrie entre Bouygues et SFR d’un côté qui ont une partie de leur réseau en commun et Free qui le déploie seul », a t-il indiqué hier dans les lignes du Figaro. Cet idylle entre l’opérateur de Xavier Niel et de Stéphane Richard est également une façon de rééquilibrer le paysage français. Elle pourrait aussi leur permettre de réduire les coûts dans ces zones moins denses et moins rentables. Sans oublier que le déploiement de la 5G va leur demander un investissement colossal. A deux, c’est donc plus facile.
En mars dernier, Orange et Free ont ainsi signé un protocole d’accord de mutualisation, apprend-on. Les deux opérateurs ont par la suite demander à l’Arcep de faire sauter l’obligation de consultation préalable. La demande de Free diverge un peu puisqu’elle concerne une levée seulement pour les sites qui seraient construits avec Orange.
Toujours d’après La Tribune, le régulateur a lancé de son côté une consultation publique autour d’une éventuelle surpression de l’obligation pour tous les opérateurs. Une décision devrait intervenir prochainement.
CH56
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Bonjour
Il se trouve que j'ai vécu presque de l'intérieur ce débat à l'époque sur l'endettement démesuré de l'ex opérateur public. Pour être exact, l'achat de Orange (6 millions d'abonnés, 20% du marché britannique) était de 41 Md€ et une reprise de dette de 9 Md€, soit 50 Md€.
Il a été réalisé pour partie en cash et pour partie en actions, les titres ont été fournis par augmentation de capital. L'augmentation de capital a fait passer la part de l’État de de 63 à 55%. Ça aurait pu aller jusqu’à 50,1%, seuil fixé par la loi de 1996, mais il est inexact de dire "Mais le groupe est obligé de payer en cash, car l´État , actionnaire majoritaire, refuse que France Telecom paye en actions".
La dette devait être limitée sous deux ans par "la cession d'actifs non stratégiques", discours connu des apprentis sorciers du Monopoly financier.
La réalité est que la valeur spéculative des sociétés européennes de Telecom de l'époque (Vodafone, Telecom Italia, Vivendi, Deutche Telekom...) et le montant démesuré des enchères UMTS a produit une catastrophe. Ce qui arrive toujours quand la valeur n'a plus de rapport ni avec celle des infrastructures ni avec le revenu par abonné.
Quand ça arrive, il y a deux perdants, les clients et les contribuables.