Malfaçons dans la fibre optique : SFR et son point de mutualisation du futur à la rescousse
SFR expérimente un nouveau point de mutualisation pour venir à bout des problèmes de raccordement à la fibre optique. L’opérateur au carré rouge réalise en outre des audits lors des interventions et présente l’addition quand la sous-traitance a mal fait son travail.
Au-delà des abonnés concernés, le problème a fait grincer bien des dents, dont celles de Sébastien Soriano, l’ancien président de l’Arcep, et de Cédric O, secrétaire d’État au numérique. Le premier n’avait pas hésité à parler de “travail de cochons” et le second d’un gâchis au regard du travail accompli. En février dernier, l’association 60 millions de consommateurs avait dénoncé un "grand bazar". Plus récemment encore, la nouvelle présidente de l’Arcep a remis le dossier sur la table, jugeant la situation incompréhensible et demande de rectifier le tir. Face aux nombreuses remontées concernant le raccordement problématique à la fibre optique, SFR explore ainsi plusieurs pistes dans les zones où sa filiale XP Fibre (anciennement SFR FTTH) est chargée du déploiement. L’opérateur au carré rouge teste en effet un point de mutualisation nouvelle génération dans plusieurs villes, dont Argenteuil et Neuilly-sur-Marne.
PM du futur et inspection régulière des travaux
SFR a "proposé une évolution du mode STOC", indique la municipalité d’Argenteuil, dans le département du Val-d’Oise. Il s’agit d’éviter les mauvaises pratiques chez les sous-traitants (débranchement d’un abonné pour en brancher un autre, non-respect des règles de câbles débouchant sur le fameux plat de spaghetti, serrure forcée à défaut d’avoir la clé, etc.).
Cela se traduit notamment par l’expérimentation du "PM du futur", c’est-à-dire un point de mutualisation où la partie gauche concernant les opérateurs commerciaux est précâblée à la partie droite concernant l’opérateur d’infrastructures. "L’autre point essentiel, c’est qu’on a mis en place un audit régulier", souligne Jean-Claude Brier, délégué régional d’Altice France. Concrètement, lorsqu’une armoire de rue est recâblée, une inspection est réalisée et une mise en demeure est envoyée à l’opérateur commercial dans le cas d’une connexion non conforme. L’opérateur commercial doit alors régulariser la situation ou bien régler la note après l’intervention de XP Fibre. "Dans les villes concernées, le taux d’incident a été divisé par deux ou trois", note Jean-Claude Brier.
Une commission pour faire bouger les lignes
À Argenteuil, ces expérimentations interviennent après la mise sur pied d’une commission réunissant les élus, les usagers et les opérateurs qui s’est réunie pour la première fois le 26 janvier. Avec cette commission, la ville a décidé d’aller au-delà de sa zone de compétences initiale et de s’emparer du dossier. "L’objectif, c’est d’informer, de mettre la pression aux opérateurs et de trouver des solutions", explique en effet Damien Walker, adjoint au maire. "Le problème, c’est que le propriétaire de l’infrastructure n’est pas maître chez lui", explique de son côté Rachid Adda, directeur de Val-d’Oise numérique, faisant référence aux nombreux sous-traitants et niveaux de sous-traitance empêchant de savoir qui intervient et cause les dégradations. "Il n’y a pas de visibilité sur qui intervient. Comme ce n’est pas leur infrastructure, il y a des négligences. Il y a un empilement de sous-traitants, donc une fragmentation de la responsabilité", poursuit-il.
Source : Le Parisien
snickerz
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L'ARCEP aurait pu imposer cette solution. (L'écologie aurait dit merci). Elle a préféré une concurrence par les infra (cela se discute, je ne suis pas sur que cette décision ait été la meilleure). A partir de là, déployer 4 réseaux en P2P : c'est mort.
On a eu tellement eu peur de refaire un modèle comme le cuivre, géré par un gros, avec distorsion de concurrence, pour les 60 prochaines années, qu'on est parti dans la direction opposée.