Free a réussi à "démultiplier sa puissance d’investissement", la dette de sa maison-mère se creuse
2020, une année record en matière de déploiements 4G/5G et fibre pour Free. Un coup d’accélérateur rendu possible par une stratégie de co-investissement. Si financièrement tous les voyants sont au vert, la dette d’Iliad a quasiment doublé avec le rachat de Play. Mais le groupe se montre rassurant.
Un chiffre d’affaires en hausse à près de 6 milliards d’euros en 2020, une profitabilité au beau fixe, mais aussi des dividendes qui augmentent, des investissements en France réduits à première vue et une dette importante, Iliad et Free ne commenceraient t-ils pas à s’embourgeoiser, à devenir une entreprise qui doit servir son actionnaire en se banalisant ? C’est la question très frontale posée par le journaliste Christophe Jakubyszy à Thomas Reynaud le 17 mars sur le plateau de BFM Business. Ce à quoi le directeur général du groupe de Xavier Niel a répondu sans détour, "j’ai l’impression que vous reprenez les critiques de l’un de nos trois concurrents".
A ses yeux la réalité n’est pas celle-ci, il faut au contraire retenir les "10% de croissance, des déploiements qui n’ont jamais été aussi importants, une expansion aussi en Europe très solide de manière mesurée, la Freebox Pop et c’est ce soucis permanent d’apporter le meilleur à la fois en terme d’innovation et de qualité de réseau à nos abonnés".
Dans le détail, le groupe Iliad a injecté plus de 1,86 milliard d’euros en 2020 dans ses réseaux et 158 millions d’euros dans ses fréquences en France et en Italie.
Dans l’hexagone, l’investissement de Free s’élève à 1,31 milliard d’euros, en baisse de 20% par rapport à 2019. Pourtant l’opérateur a étendu son empreinte fibre avec le déploiement de 6 millions de nouvelles prises raccordables, le raccordement de plus d’un million de nouveaux abonnés en FTTH, l’ouverture de plus de 6 100 sites en 700 MHz, et l’extension accrue de son réseau mobile qui compte aujourd’hui plus de 19 700 sites, l’opérateur est celui à avoir le plus déployé de sites 4G au cours de la période.
Des partenaires financiers efficaces
La recette pour déployer massivement en investissant moins, Thomas Reynaud la rappelle : " en 2019 et 2020 nous avons mis en place, pour démultiplier notre puissance d’investissement, des filiales d’infrastructure avec des partenaires financiers ce qui nous a permis en tout de lever plus de 3,5 milliards d’euros, nous sommes coactionnaire de ces filiales (InfraVia, NDLR). L’année dernière a été une année record en matière de déploiement à la fois sur la 4G et la 5G et la fibre. C’est une tendance de fond dans notre industrie, on va continuer à investir."
Une dette de 7,7 milliards d’euros pour Iliad
Dans le même temps, la dette d’Iliad passe du simple au double en 12 mois. Celle-ci s’élève en 2020 à 7,7 milliards d’euros contre plus de 3,6 milliards en 2019. A la question de savoir ce qu’Iliad a fait de cet argent, son numéro 2 répond : "nous avons investit et nous avons aussi réalisé une acquisition importante, celle du premier opérateur mobile polonais, Play, (avec la consolidation de la dette de ce dernier au sein du groupe, NDLR). L’endettement d’Iliad reste sous contrôle lorsque l’on regarde sa taille et son chiffre d’affaires". Ce rachat lui a coûté 2,2 milliards d’euros.
Le groupe de Xavier Niel compte aujourd’hui de 42 millions d’abonnés en Europe, sa situation financière reste donc très solide "même lorsque l’on intègre cette dette d’acquisition". Au 31 décembre 2020, Iliad disposait d’une liquidité adéquate pour financer ses activités, grâce notamment à une trésorerie consolidée de 0,7 milliard d’euros et de 1,7 milliard d’euros de lignes de crédit revolving non tirées.
Martinou
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Effectivement, vous n'y connaissez pas grand chose. Pour la partie français qui est totalement "plombée" de dettes, Altice-SFR n'est plus en bourse.