5G : lancement des offres Free, sa nécessité, cohabitation de fréquences, Xavier Niel vous dit tout
Entretien avec Xavier Niel lors du lancement de la Freebox Pop. Premier volet de notre interview, la 5G. Free devrait lancer ses offres à la fin de l’année sur la bande 3,5 GHz. L’opérateur prévoit aussi d’utiliser à l’avenir d’autres fréquences, en l’occurrence 1800 et 700 MHz.
La 5G est sur toutes les lèvres pour le meilleur comme pour le pire. Les opérateurs se tiennent tous prêts à lancer leurs premières offres après l’attribution des fréquences dont les enchères sont prévues fin septembre. De son côté, Bouygues Telecom propose de puis peu des forfaits 5G ready, sans le réseau qui va avec. Pour sa part, Free prévoit tout comme Orange de dégainer ses offres en fin d’année si tout se passe bien.
Dans une interview accordée ce mardi 7 juillet à Univers Freebox en marge de la conférence de lancement de la Freebox Pop, Xavier Niel est revenu sur la feuille de route de l’opérateur et sa vision tout en se fendant d’un petit tacle ironique sur un concurrent, "je ne savais que certains opérateurs ont déployé la 5G, ils sont très forts puisque nous on n’a pas de fréquences, je ne sais pas comment ils ont fait mais cela doit être des génies". Plus sérieusement, Free n’est pas de l’avis du duo Bouygues Telecom-SFR et leur volonté de report de la 5G au profit de la 4G. "On a besoin de la 5G", rétorque le fondateur de Free. Et ce pour deux raisons, la première réside dans la désaturation des réseaux 4G, "on consomme toujours plus de débit et pour cette consommation supplémentaire, on a besoin de spectre pour avancer, pour déployer". Le deuxième élément mis en exergue par le magnat des télécoms, "l’attractivité de la France" d’un point de vue industriel. Xavier Niel prend l’exemple d’une société asiatique souhaitant par exemple investir en Europe. « Si à ce moment là, vous avez une carte où tous les pays ont la 5G sauf la France, l’investisseur pourrait se dire la France n’est pas un pays top moderne et ce n’est pas là que je souhaite investir. »
A l’instar des récentes déclarations de Stéphane Richard, PDG d’Orange, il est donc nécessaire selon Free de déployer rapidement un réseau 5G qui fonctionne sur le territoire. « On déploie, on ne fait pas de marketing, on ne fait pas de tests, on n’affiche pas trois antennes pour faire genre dans un coin, notre nature à nous c’est de déployer un réseau et de l’allumer » confie Xavier Niel. Autrement dit, si Free ne dispose pas d’autant de stations expérimentales que ses rivaux, cela ne l’empêche pas de déployer massivement son réseau, en fibrant la quasi-intégralité de ses sites. Dans l’ombre, sans campagne de communication, chaque chose en son temps.
« On fera de la 5G en 1800 MHz et 700 MHz si on a du spectre disponible »
On le sait la 5G, apportera réellement une augmentation en matière de débit chez le grand public seulement à partir de 2023 quand cette technologie fonctionnera de manière autonome sur un coeur de réseau 5G. Pour Xavier Niel, « la plus grosse révolution sur la 5G, ce sera de rajouter des fréquences supplémentaires et d’en obtenir, c’est l’appel d’offre du mois de septembre pour la bande 3,5 GHz. Donc après oui, on fera de la 5G en 1800 MHz et 700 MHz si on a du spectre disponible ». Pour autant, il ne faut pas l’oublier, « le vrai spectre pour faire de la 5G c’est le 3,5 Ghz », poursuit le fondateur de Free qui n’exclut donc pas d’utiliser des fréquences 4G pour la nouvelle génération de téléphonie mobile.
Une cohabitation qui techniquement commence à montrer le bout de son nez. Début mai, Univers Freebox vous a révélé la volonté de l’opérateur d’installer la toute nouvelle gamme de station de base de son équipementier Nokia connue sous le nom d’AirScale - qui permet à la fois de capitaliser sur la nouvelle génération des réseaux 5G et de supporter la 4G/LTE sur une même infrastructure radio. Enfin, on le sait, les fréquences comme la 700 MHz feront l’objet d’une harmonisation à l’avenir, puisqu’il s’agit pour l’Europe des bandes qui devraient permettre l’explosion de la 5G. Une aubaine pour Free qui déploie à tour de bras cette fréquence, a contrario de ses rivaux. De quoi couvrir plus rapidement le territoire en 5G, avec des débits certes plus faibles et un spectre plus limité sur la 4G. De son coté, SFR demande une clarification et une discussion avec les pouvoirs publics sur l’utilisation de basses fréquences. Selon son directeur général, Grégory Rabuel, il ne s’agirait alors que d’une étiquette 5G sur de la 4G. Il faudrait alors prévenir les consommateurs.
Enfin, Xavier Niel dément l’existence de discussions autour d’un accord de mutualisation avec Orange. En février dernier, Le Figaro a révélé que l’Arcep étudiait un accord entre les deux opérateurs autour du partage de sites mobiles dans les zones rurales et de déploiement prioritaire. Les enchères 5G approchant, les opérateurs "n’ont pas vraiment le droit de parler de ce type de sujet".
pitoumacfly
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