Orange, Free, Bouygues et SFR : l’installation facilitée des antennes pendant le confinement crée la polémique
Avec l’instauration d’un état d’urgence sanitaire sur fond d’épidémie de coronavirus, les opérateurs télécoms bénéficient d’aménagements pour garantir le bon fonctionnement des réseaux. Quels sont-ils exactement ? Quels sont les garde-fous pour éviter une dérive ?
Durant l’état d’urgence, des mesures ont été prises pour permettre à Orange, Free, Bouygues Telecom et SFR d’assurer la continuité de fonctionnement des réseaux. Les opérateurs se voient en effet faciliter la tâche lorsqu’il s’agit d’installer une nouvelle antenne pour faire face à une saturation notée dans une zone durant le confinement. Plus besoin d’envoyer de dossier à l’ANFR en vue d’une étude, notamment sur la proximité des écoles. Plus besoin d’envoyer le dossier d’information à la mairie en amont de l’installation.
Les opérateurs font-ils désormais ce qu’ils veulent en matière d’installation des antennes de téléphonie mobile, comme s’en inquiètent plusieurs associations anti-ondes comme Priartem et Robin des Toits ? Non, car les antennes en question sont "des équipements à titre temporaire qui devront être démontés au plus tard dans les deux mois post état d’urgence sanitaire", selon la FFT (Fédération Française des Télécoms). À noter cependant qu’un texte en délibération au conseil des ministres laisse entrevoir la possibilité de faire régulariser ces antennes post-épidémie. Ce qui justifie, selon Sophie Pelletier, présidente de lassociation Priartem, de rester attentif pour éviter les abus.
De son côté, l’ANFR (Agence Nationale des Fréquences) ne valide plus le dossier en amont. Mais son président Gilles Brégant n’y voit rien d’alarmant. "La grande majorité des dossiers est autorisée, car les opérateurs n’ont pas d’intérêt à ce que le système se grippe et procèdent souvent à leurs propres vérifications avant", indique-t-il. Et d’ajouter que "des ajustements doivent être faits immédiatement" et qu’"il est absurde d’attendre cinq semaines", en raison du télétravail et de la grosse sollicitation des antennes couvrant les domiciles.
Concernant le fait de profiter de la situation, Gilles Brégant émet des doutes : "Je ne sais pas s’ils (NDRL : les opérateurs) ont forcément envie d’investir durablement pour une configuration de réseau qui correspond à un pays en confinement". Le président du gendarme des ondes rappelle qu’il est bien plus facile d’agir sur la capacité des équipements déjà en place : "activer une nouvelle bande de fréquence peut se faire en quelques minutes si l’antenne est déjà équipée". Et d’ajouter qu’il y a toujours des contrôles a posteriori pour désactiver toute installation qui ne serait pas dans les clous. "Ce n’est pas un pouvoir théorique, et il m’est déjà arrivé d’arrêter une antenne qui brouillait la réception de la télévision. Et cela pourrait arriver à nouveau dans les semaines qui vont venir", a-t-il indiqué.
Source : Reporterre
makacanne
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À noter cependant qu’un texte en délibération au conseil des ministres laisse entrevoir la possibilité de faire régulariser ces antennes post-épidémie.
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