Le secteur des télécoms européen à l’unisson pour moins de régulation
Le 15 octobre 2018 dernier un groupe de dirigeants de télécoms de premier plan se sont réunis à Bruxelles, à l’occasion du sommet annuel ETNO (l’association européenne des opérateurs de réseaux télécoms). Conclusion pour les industriels : il faut déréguler pour rattraper le retard européen et stimuler les investissements.
L’Europe est en train de prendre du retard au niveau technologique par rapport au reste du monde (Etats-Unis et Chine en tête) selon le lobby des industriels qui a commencé par brosser un tableau plutôt noir de la situation. La capitalisation des opérateurs européens a fondu de 41% depuis 2012. Les prix de détails ont fondu eux aussi (-40% en vingt ans). Sur la fibre, l’Europe stagne...
L’ investissement annuel des télécommunications a atteint plus de 47 milliards d’euros. Cependant, des rendements en baisse pourraient rendre cet effort d’investissement insoutenable à long terme précisent-ils. En clair, il faut desserrer les brides de la régulation et lâcher du lest aussi bien au niveau européen que national pour que les industriels puissent supporter les investissements massifs à venir pour arriver à l’objectif de la "Société du Gigabit".
"Pour préserver la compétitivité européenne dans un monde numérique global, les décideurs européens doivent changer radicalement le paradigme réglementaire afin d’encourager les investissements et l’innovation" a ainsi déclaré le patron de Telefónica, José María Álvarez Pallete.
Pour le PDG de Telecom Italia, même constat "la 5G va révolutionner les consommateurs et les entreprises. Les régulateurs ont l’occasion formidable de stimuler ce cours en simplifiant les processus régissant le développement du réseau".
Stéphane Richard, PDG d’Orange qui était également présent a lâché décomplexé lors de la rencontre "Le seul domaine dans lequel l’Union européenne est un leader incontesté, c’est la régulation. Je n’ai rien contre les régulateurs. Ce sont généralement des gens intelligents et sympathiques - à quelques exceptions près. Mais nous sommes tellement loin d’être des monopoles !" comme le rapporte Les Echos.
Seul face aux industriels, le président du Berec, l’instance indépendante qui rassemble les régulateurs des vingt-huit États membres de l’Union européenne a sagement écouté leurs doléances avant de leur opposer une fin de non recevoir "Je ne crois pas à l’histoire que vous racontez".
Martinou
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Sans contrôle de régulation, jamais FREE n'aurait pu se lancer et survivre en France, notamment en imposant des tarifs compétitifs qui ont forcé la concurrence à s'adapter.
Merci l'ARCEP !