Altice songe à acquérir Charter, le 2e câblo-opérateur américain

Altice USA aurait des vues sur Charter Communications, un des plus gros câblo-opérateurs américains, les analystes de leur côté doutent fortement de la réalisation d’une telle opération.

Altice USA, né du rachat en 2015 et 2016 de Suddenlink et Cablevision et devenu de fait quatrième câblo-opérateur américain avec 4,9 millions de clients, réfléchirait à racheter Charter selon des sources bancaires qui se sont confiées à l’AFP. L’entrée réussie d’Altice USA à Wall Street en juin dernier dont Patrick Drahi possède toujours 70% du capital et 98,3% des droits de vote ouvre la voie grâce à des ressources additionnelles à de future acquisition qui permettraient d’asseoir sa position face à la concurrence dominée actuellement par Comcast.

Seulement voilà, même si la stratégie de Patrick Drahi qui consiste à multiplier les rachats en les finançant par la dette a fonctionné jusqu’à présent, il s’agit là d’un groupe bien plus grand qu’Altice USA : Charter représente 26 millions de clients et une capitalisation boursière de près de 120 milliards de dollars. Les analystes de chez Aurel BGC sont particulièrement sceptiques quant à cette opération rapporte-t-on dans Paris Match : “Il est clair qu’Altice n’a pas peur de la dette, mais là les montants sont très élevés. En additionnant les primes, l’endettement et la capitalisation de Charter, l’opération atteindrait 200 milliards de dollars.” Ils poursuivent en jugeant ce scénario compliqué et peu crédible.

En effet Altice USA est valorisé à 23 milliards et, bien que la valeur de la maison mère, Altice, soit de 90 milliards, sa dette qui atteint les 50 milliards pèse. Il est vrai qu’avec le rachat de SFR par Numéricable on ne peut pas dire que s’attaquer à plus gros que soi effraie le groupe de Patrick Drahi. Selon Bloomberg Altice pourrait chercher de l’aide auprès d’un fond de pension canadien Canada Pension Plan Investment Board, ainsi que d’un fond d’investissement spécialisé dans le rachat d’entreprise par endettement (LBO), BC Partners. Pour l’heure, Altice et Charter se refuse à tout commentaire.